Zanaka, ainsi parlait Félix


2019 / Madagascar / 29’ / Couleur & NB / 16:9 / Stéréo
DCP / Blu-ray / DVD / fichier numérique
Langue : Malgache
Sous-titres : Français, Anglais, Espagnol
Produit par ENDEMIKA FILMS & AUTANTIK FILMS

POULAIN D'ARGENT au FESPACO 2019 (Burkina Faso)
ZEBU D'OR au RENCONTRE DES FILM DU FILM COURT 2019 (Madagascar)
MEILLEUR COURT-METRAGE DOCUMENTAIRE au FIFIG 2021 (France)

« Si certains veulent perpétuer la colonisation, les Malgaches doivent dire un non catégorique, peu importe de quels colons il s’agisse », ainsi parlait Félix Robson, notre grand-père à tous. Félix a combattu comme tant d’autres lors de l’insurrection du 29 Mars 1947 pour reconquérir une liberté qui avait été volée par les colons français. Malgré les souffrances qu’il a endurées, il n’a pas laissé la rancœur envahir son âme. Il disait que « les torts des aïeux ne sont pas les torts des héritiers ». Mais qu’en est-il de nos torts à nous tous, ses enfants (zanaka) ?

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Le dossier de presse : Dossier de presse FR / Presskit EN
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La bande-annonce ici
Photo du réalisateur :


Quelques photos du film :

 


Extrait d’interview avec Lova Nantenaina

Le témoignage de celui que vous appelez affectueusement Dadabe Félix (grand-père Félix), se termine lors de sa déportation si on peut dire, à Diégo, que s’est-il passé pour lui après ?

Il est rentré à Antananarivo dans les années 1949 et il a travaillé comme vitrier : il n’a pas pu travailler en tant que marin comme il n’y a pas de ports à Tana, alors il a fait des petits boulots. Il a abandonner sa vie à Manakara et il s’est marié et a eu beaucoup d’enfants. Les colons de l’époque ont dit des résistants de 47 qu’il fallait les tuer jusqu’au dernier.
Quand on a organisé un piquenique avec lui, sa famille comptait une centaine de membres. Il m’a donc dit avec un petit sourire qu’il a eu sa «belle revanche à la vie» car non seulement il n’a pas été tué mais il a eu beaucoup de descendants.

Le film évoque avec insistance le manque d’indépendance aujourd’hui, malgré le sacrifice des anciens pour conquérir la liberté et la souveraineté. Mais nous n’avons pas beaucoup d’informations sur les faits du néo-colonialisme actuel dont il est question dans le film.

C’est vrai que le film fait allusion en filigrane à cette situation de néo-colonisation qu’on voit tous les jours dans les journaux, à savoir notamment les dettes auprès des institutions financières mondiales. Ces mêmes institutions imposent un certain nombre de conditions pour l’octroi des prêts, à savoir l’ouverture des frontières, l’investissement dans l’agro-business et l’instauration de grands projets miniers. Ces projets miniers sont assez récents dans l’histoire du pays, Madagascar est devenu l’un des nouveaux eldorado. Il y a des gisements pétroliers ou gaziers, bradés à ces entreprises minières. Il y a aussi l’exploitation du sous-sol : le cobalt, l’ilménite, le zircon, les terres rares… Et ça ne bénéficie aucunement à la population locale. Il y a un drame humain et écologique qui se passe actuellement. Et finalement, le pays est perdant en général mais on l’encourage à favoriser ces investissements étrangers. Dans les comptes de ces projets miniers, Madagascar ne touche que 1% des bénéfices déclarés. Il y a des filiales de Rio Tinto, de tous les pays puissants qui sont là-bas à exploiter les ressources de la terre de nos ancêtres comme on dit ici.

Le Quotidien de La Réunion, le 23 février 2019


Pour en savoir plus

1947, UN MASSACRE COLONIAL FRANÇAIS À MADAGASCAR – Jean-Claude Rabeherifara et Rosa Moussaoui
https://www.humanite.fr/1947-un-massacre-colonial-francais-madagascar-634021

Interview d’une représentante du COLLECTIF TANY POUR LA DEFENSE DES TERRES MALGACHES
http://terresmalgaches.info/spip.php?article247